Cher Collègue,

Tous mes vœux pour cette nouvelle année. Je comprends votre frustration de voir l'histoire n'être d'aucun intérêt pour la plupart...

Je réagis à votre message dont l'objectif, je vous prie d'excuser ma franchise, n'est pas très clair. Permettez-moi de solliciter quelques éclaircissements. Quel est votre objectif exactement? Promouvoir l'histoire des sciences en médecine ? Promouvoir la personnalité de Jean-Pierre Mabille? Promouvoir la contribution de l'école française à la radiologie ?

A ces trois questions, trois réponses différentes. D'un point de vue histoire des sciences, la seconde question pourrait être avantageusement combinée avec la troisième... Mais peut-être votre question est-elle finalement tout autre... Pourriez-vous m'éclairer?

Très cordialement

Prof. Christophe Letellier (Rouen Normandie Université)

http://www.atomosyd.net/spip.php?auteur1

ps; je suis physicien de formation, j'ai enseigné l'histoire des sciences pendant 15 ans et je travaille avec des médecins (pneumologues, oncologues, chirurgiens cardiaques) depuis près de 20 ans. J'ai donc une certaine sensibilité à l'histoire de la médecine, notamment lorsqu'elle implique l'histoire de la physique. J'ai par ailleurs étudié un peu l'histoire de la radio-activité et donc celle de la radiologie (sous l'impulsion d'un certain Henri Poincaré).

De: Jean-François

Objet: Eloge funèbre du professeur Jean-Pierre Mabille (1929-2019)

Date: 5 janvier 2020 à 09:59:19 UTC+1

Chers collègues Theuthiens,

La radiologie universitaire française ne sait pas raconter son histoire, alors qu'en 2020 l'on fêtera le 125è anniversaire de la découverte des rayons X par Roentgen, premier Prix Nobel en 1901. Sa détestation du culte des personnalités est tellement poussée à l'extrême qu'elle donne une image déshumanisée d'une profession qui, dans le meilleur des cas, est méconnue, au pire, est méprisée car l'image du radiologue pâtit de sa prospérité économique volontiers jugée insolente. Il n'intéresserait que les banquiers d'affaires. L'éditeur Bertrand de Fallois m'avait dit il y a une dizaine d'année « La biographie d'un radiologue n'est pas éditable car c'est un personnage qu'on ne voit jamais; la vôtre est intéressante mais je ne saurais pas la vendre! ». C'est aussi stupide qu'injuste car une centaine de radiologues universitaires français ont participé à la transformation, dans le dernier tiers du XXe siècle, de la radiologie en Imagerie Médicale. Celle-ci est devenue la troisième discipline clinique, à côté des ancestrales médecine et chirurgie, filles d'Hippocrate de Kos. La seule vedette internationale qui illustre cette essentielle mutation appartient au monde anglo-saxon, avec le Prix Nobel de Godfrey Hounsfield. La radiologie francophone est l'une des meilleures du monde, ses héros sont méconnus et les radiologues sont les seuls responsables d'un état de fait qui leur est directement imputable. « Vivons heureux, vivons cachés? » Peut-être, mais l'histoire illustrée de la discipline mérite mieux que ce dédain alors que les papes de l'Intelligence Artificielle glose sur la mort prochaine de la discipline radiologique au tableau des professions menacées au XXIe siècle.

En décembre 2019, deux éminentes figures de la radiologie du XXe siècle sont décédées. Les grands professeurs Henri Nahum et Jean-Pierre Mabille étaient des Parisiens unis dans la beau-fraternité par le sang. Le premier fut le roi-soleil de la radiologie du CHU Paris Bichât-Beaujon; bien honoré par sa discipline mais méconnu en dehors, il fera l'objet d'un courrier secondairement rédigé à votre intention. Mon collègue et ami, le Dr José Remy, professeur associé du Collège des Enseignants en Radiologie de France (CERF), avait reçu du professeur Nahum un coup de téléphone, quelques jours avant sa mort, s'indignant que son beau-frère ait disparu dans le silence étourdissant de sa discipline. Déçu et frustré, il me demande de participer activement à son habilitation. Je ne peux le faire que par le canal du réseau Theuth. Les médecins universitaires ne l'utilisent que peu ou pas. Cet e-mail est un appel à commentaires pour comprendre s'il faut l'alimenter davantage ou non.

Le professeur Jean-Pierre Mabille appartient à la première génération de maîtres-de-conférence agrégés, électroradiologistes des hôpitaux, nommés dans la décennie 1960, pour exercer à plein temps leur profession dans le cadre de la loi Robert Debré. Formé à l'université de Paris mais sans avenir dans la capitale, il fut affecté à l'université de Bourgogne, dans les hôpitaux universitaires de Dijon. Là, il faut reconnaître qu'il végéta. Il confia à José Rémy que le collège médical local l'avait accueilli par ces mots qui reflètent ce que l'on pensait alors de la dignité des radiologues des hôpitaux « Tout ce que nous vous demandons, c'est de faire de bons clichés! »  Sous-entendu, votre interprétation ne nous intéresse pas. J'ai connu la fin de cette époque durant laquelle Mabille exerça dans un quasi-anonymat jusqu'à sa retraite. Modeste et sans égo sur-dimensionné, il m'était apparu comme une valeur sûre, constamment supporter des actions réformatrices entamées par les bureaux successifs du CERF. Il était membre actif du réputé et élitiste « Club-Thorax » qui faisait pendant au même "Club du Rein » fondé par mon maître Michel. Ces clubs furent deux piliers de l'édition de la première encyclopédie française de radiologie sous la conduite du professeur Fishgold, radiologiste honoraire de la Pitié-Salpêtrière.

J'ai réellement connu Jean-Pierre Mabille qu'en 1996, que nous allâmes à trois exécuter une mission d'enseignement francophone de la radiologie aux étudiants en médecine de l'université d'Ho-Chi-Minh-Ville ex-Saïgon, initiée par le CERF. J'enseignais l'uroradiologie, le Dr Le Guern de Brest l'imagerie génito-obstétricale et Mabille la radiologie thoracique. Durant deux pleines semaines, nous avons formé un trio très uni dans le respect que nos élèves manifestaient à notre égard comme dans la jouissance du programme social trouvé localement. J'ai découvert en Mabille trois qualités essentielles: 1) c'était un grand médecin dans la meilleure lignée hippocratique; 2) il connaissait parfaitement l'ensemble des sous-disciplines de la radiologie; 3) il était un fort humaniste éminemment cultivé.

J'étais alors chef du service de radiologie de l'hôpital Necker de Paris. Je voulais renforcer la qualité du programme d'enseignement délivré aux étudiants en médecine du CHU Necker-Enfants malades. Bénévole retraité, José Remy enseignait la radiologie thoracique un jour par semaine. Mabille accepta avec joie et empressement ma proposition d'enseigner la radiologie ostéo-articulaire. Dijonnais et à ses frais, il voyageait pour ce faire sur le même rite hebdomadaire pour des EDs de deux heures de durée. Les étudiants plébiscitaient ces enseignements "de luxe », prodigués par deux hommes exceptionnellement généreux et excellents pédagogues.

Merci, chers collègues Theuthiens, pour l'attention que vous aurez eu la patience d'accorder à la lecture de cette correspondance que j'espère édifiante dans la sobriété et objective dans la louange.

Avec mes meilleurs vœux et bien à vous,

Jean-François Moreau, MD, AIHP, FACR
Professeur honoraire à l'Université Paris Descartes
Electroradiologiste honoraire de l'Hôpital ?Necker de Paris

https://www.librinova.com/librairie/jean-francois-moreau/memoire-lineaire-d-un-medecin-radiologue-francais-universaliste
www.jfma.fr

COMPLEMENT D'INFORMATIONS par José Remy - 5 janvier 2020

Jean-Pierre Mabille était un fils de médecin et petit-fils d'un homme qui avait des relations épistolaires avec de grands intellectuels. 
Il fut un élève et collaborateur de Maurice Tubiana à l'Institut Gustave Roussy de Villejuif pendant trois ans. Il fut nommé radiologiste à l'hôpital Lariboisières avant d'être affecté comme MCA-Radiologiste des hôpitaux au CHU de Dijon. Tubiana lui avait dit qu'il ne serait jamais nommé professeur à Paris.
José Remy insiste sur la profondeur de la culture intellectuelle de Jean-Pierre Mabille. Il fut écrivain, voyagea à Tahita et fut Consul de France à ?

DISCUSSION AVEC LE PROFESSEUR CHRISTOPHE CHATELLIER - 5 JANVIER 2020

Cher Collègue,

Tous mes vœux pour cette nouvelle année. Je comprends votre frustration de voir l'histoire n'être d'aucun intérêt pour la plupart...

Je réagis à votre message dont l'objectif, je vous prie d'excuser ma franchise, n'est pas très clair. Permettez-moi de solliciter quelques éclaircissements. Quel est votre objectif exactement? Promouvoir l'histoire des sciences en médecine ? Promouvoir la personnalité de Jean-Pierre Mabille? Promouvoir la contribution de l'école française à la radiologie ?

A ces trois questions, trois réponses différentes. D'un point de vue histoire des sciences, la seconde question pourrait être avantageusement combinée avec la troisième... Mais peut-être votre question est-elle finalement tout autre... Pourriez-vous m'éclairer?

Très cordialement

Prof. Christophe Letellier (Rouen Normandie Université)

http://www.atomosyd.net/spip.php?auteur1

ps; je suis physicien de formation, j'ai enseigné l'histoire des sciences pendant 15 ans et je travaille avec des médecins (pneumologues, oncologues, chirurgiens cardiaques) depuis près de 20 ans. J'ai donc une certaine sensibilité à l'histoire de la médecine, notamment lorsqu'elle implique l'histoire de la physique. J'ai par ailleurs étudié un peu l'histoire de la radio-activité et donc celle de la radiologie (sous l'impulsion d'un certain Henri Poincaré).

REPONSE DE JF MOREAU
Je vous remercie pour cette réponse quasiment extemporanée à mon message d'éloge funèbre. Vous n'avez pas à vous excuser. C'est bien volontiers que je vais essayer d'éclairer votre lanterne. 
Je suis un passionné d'histoire depuis la prime enfance au point d'avoir dans mon adolescence voulu être professeur d'histoire-géographie avant de devenir journaliste puis homme politique dans la foulée du mendélisme. Devenu médecin, puis radiologue hospitalo-universitaire à temps plein, je m'intéresse activement à l'histoire de la médecine et de la radiologie depuis cinquante ans maintenant. C'est plus qu'un hobby; depuis que je suis retraité, cette activité d'historien est mon pain quotidien entretenant des fonctions intellectuelles encore productives, malgré une mémoire qui s'affaisse avec l'âge sans pour autant me pousser au gâtisme alzheimerien. 
Mua conception du rôle médiatique d'un historien consiste en un mélange harmonieux de trois types de paramètres fondés sur le respect de l'exactitude des faits tant chronologique qu'ontologique. La médecine, la chirurgie et plus encore la radiologie qui n'a que 125 ans d'existence en 2020, sont une science, un art et une technologie. Leurs enseignements sont formalisés par l'université et le socratisme. Il y a donc nécessité de combiner un mélange de sécheresse technique de l'exposé des faits historiques tempérée par une forte dose de charisme pour en faire un produit attractif pour l'édification de l'humanité souffrante qui recouvre à ses services avec une meilleure inscription de leurs maladies et leurs symptômes dans le droit fil de l'histoire ancienne ou contemporaine. Je fais mien ce proverbe universel « Si tu ne sais pas où tu vas, saches au moins d'où tu viens ». Il faut donc souplement muscler la narration de l'histoire en l'humanisant grâce à la réalisation audio-visuelle et littéraire de biographie de grandes figures qui ont vécu dans le cadre de cette histoire, qu'elles en aient généré l'actualité ou qu'elles l'aient subie ou en aient bénéficié. 
A ce stade, entre le facteur du culte de la personnalité, d'autant plus sulfureux qu'il est auto-proclamé. Je ne suis pas un adepte de l'hagiographie inconditionnelle. Les biographies doivent être exactes au niveau des faits et gestes précisément décrits dans leurs contenus. L'objectivité de l'historien doit être démontrée et assurée par la qualité formelle de l'exposé des critiques positives et/ou négatives résultant de l'analyse rationnelle et subjective des faits historiquement vérifiables et vérifiés. Mon propos, dans la rédaction de l'éloge funèbre de mon collègue Jean-Pierre Mabille, était d'être exact et précis, alors que je ne disposais pas des éléments conditionnant l'exhaustivité en matière de curriculum vitae. Ce n'est pas à moi d'écrire préventivement mon propre éloge funèbre; je me suis contenté d'écrire ma biographie couvrant mes activités produites au XXe siècle. Comme le veut le serment d'Hippocrate prêté par tous les médecins thèsés, il appartient aux élèves de rendre hommage à leurs mentors. Dans ma philosophie de chef d'école de radiologie, je compte sur mes élèves pour honorer ma mémoire, pour peu qu'ils/elles veuillent bien considérer qu'elle doive être portée à la connaissance d'un public collégial ou généraliste. Les élèves du professeur Mabille n'ont pas jugé justifiée la publication d'un tel éloge. Très rares sont les radiologues universitaires dont la sentimentalité les porte vers l'altruisme. Le Dr José Remy, un collègue et ami dont j'ai édité l'autobiographie sur mon site Internet (http://www.jfma.fr/jose.remy.postface.html), a été ulcéré de constater la différence de traitement infligé aux deux beaux-frères, décédés dans le même laps de temps d'un mois. Le professeur Nahum a eu droit à un éloge corporatiste immédiat rédigé par ses élèves les plus gradés et diffusé par le canal du CERF et de la Société Française de Radiologie (http://www.jfma.fr/eloge-henri-nahum.html). Le silence a prévalu en ce qui concerne Mabille. D'où la raison pour laquelle José Remy m'a stimulé.
Alors que je vis dans l'octogonariat, je m'autorise à proclamer que la radiologie hospitalo-universitaire française ne sait pas honorer ses morts usuellement de façon digne et surtout pérenne. Discipline à la réputation de camionneur, comme la qualifiait un de ses leaders à l'époque des trente glorieuses, elle méconnait sinon méprise le culte, non pas de la personnalité au sens ontologique du terme, mais des personnalités marquantes à l'exception de rares pionniers séculaires, Antoine Béclère et Marie Curie notamment voire uniquement. Que ce soit par la presse radiologique scientifique ou pédagogique, imprimée ou numérique, il n'y a pas d'accès efficace permettant à une personne à l'écart du groupe des happy fews de s'exprimer librement dans le fond comme dans la forme pour faire l'éloge de nos collègues, sauf exception. Sollicité donc par José Remy, j'ai mis quelque temps avant de trouver une solution digne des personnages universitaires que sont Mabille et son beau-frère Nahum. 
J'avais lu récemment les messages funéraires d'universitaires non médicaux délivrés par le Réseau Theuth. Que leurs signataires soient félicités pour leur geste mémoriel. Les radiologues sont quasiment absents du forum rennais. Je le pratique, le plus souvent en spectateur mais aussi parfois comme acteur, depuis une décennie, avec d'autant plus de plaisir que je suis un fervent adepte de la pluridisciplinarité et docteur en médecine de la Faculté de Rennes, avant de devenir parisien. J'ai lancé un tout petit navire en envoyant l'éloge de Mabille sur la toile. Bien m'en a pris: j'ai reçu votre message suivi d'un autre signé par un académicien en pharmacie dont je n'ai pas à citer le nom mais qui est aussi un passionné de l'histoire du médicament.
Dans mes derniers messages diffusés sur Theuth, j'ai été - et serai de plus en plus - obligé de citer des pans de ma propre vie hospitalo-universitaire pour illustrer certains propos. Elle fut fertile en grandes actions de dimension internationale facilitée par mon trilinguisme français-anglais et espagnol. J'ai influé massivement et fructueusement sur l'histoire de la radiologie mondiale durant le dernier quart du XXe siècle. Cela m'a valut d'être jalousé voire haï. Sauf exceptionnelles circonstances, ni mon nom ni la description de mes actions ne sont citées sur les organes officiels des sociétés savantes concernées. Je suis un être humain, j'en suis frustré dans la mesure où ce boycott pénalise des tiers qui ont été associés à mes actions voire en ont bénéficié; il est injuste qu'ils:elles ne soient pas avertis du résultat tangible de tels exploits. La radiologie française, qui est une des meilleures du monde aujourd'hui, n'a pas souhaité créer l'Académie que je lui proposais il y a dix ans. Elle n'a pas un grand Musée à l'instar des Belges à Bruxelles. J'auto-célèbre ma personne et son histoire en publiant mes archives sur mon site Internet personnel. `Je souhaiterais que chaque membre de notre communauté universitaire ait ce portail numérique. On en est loin. Comment les radiologues français voire francophones vont-ils/elles célébrer le 125e anniversaire de la découverte de Roentgen? Honnêtement, je n'en sais rien. Contrairement à l'année du Centenaire, je n'ai pas été sollicité pour écrire des pages dédiées à l'histoire des sous-disciplines dans lesquelles j'ai prospéré. Mon esprit est-il maintenant perverti au point de penser que d'éventuelles contributions scotomiseraient mes actions pour ne pas parler de ma propre personne, par exemple dans le domaine du traitement des hyperparathyroïdies du fait de mes travaux échographiques?: mon principal élève en la matière a publié un traité sur l'imagerie du cou en éliminant sèchement toute référence à mes travaux de son contenu, alors que je les ai publiés dans les amphithéâtres de nombreux centres français et étrangers. 
Je vous remercie à l'avance de la patience et l'attention que vous aurez bien voulu accorder à cette réponse, en espérant qu'elle réponde à vos préoccupations.
Avec mes vœux les plus cordiaux, bien à vous,
Jean-François Moreau

jf@jfma.fr
https://www.librinova.com/librairie/jean-francois-moreau/memoire-lineaire-d-un-medecin-radiologue-francais-universaliste

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DISCUSSION AVEC BRUNO BONNEMAIN, ACADEMIE DE PHARMACIE ET LABORATOIRE GUERBET - 5 JANVIER 2020

Cher professeur Moreau

Je suis heureux d'avoir de vos nouvelles à travers cet éloge du professeur Mabille. Je vois que vous avez traversé finalement vos ennuis de santé et je vous souhaite une très bonne année 2020. Pour ce qui concerne les éloges, il faudrait proposer des textes à la Revue de l'association française d'histoire de la médecine https://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/supplement-illustre-de-la-revue/.

C'est le genre de chose que je fais pour l'Histoire de la pharmacie http://www.shp-asso.org/personnages/

Amitiés
Bruno Bonnemain

REPONSE DE JF MOREAU
Quel bonheur de vous lire sur le fond comme sur la forme, cher Monsieur Bonnemain. Oui, je survis contre toute attente et mon cerveau est nourri de mes travaux que j'inscris sur mon site Internet avec notamment ce lien pour accéder aux pages Histoire de la médecine où je traite particulièrement de la muséologie hospitalière et de la radiologie http://www.jfma.fr/historien-medecine.html. Merci pour cette suggestion orientée vers la BIUM dont j'apprécie particulièrement le conservateur. J'ai publié sur mon site la conférence sur l'histoire de produits de contraste iodés que j'avais donnée au Club de la Chimie en votre présence http://www.jfma.fr/HIST_PCI_1.html. Je me souviens que vous aviez évoqué de nouvelles indications du Lipiodol Ultrafluide. Qu'en est-il aujourd'hui? Je publierais volontiers votre réponse. Par ailleurs si vous avez des relations particulières avec mon collègue Krausé de Dijon, successeur de Nahum à la tête de l'histoire de la radiologie de la SFR depuis le décès de Nahum, insister sur l'importance des éloges funéraires à publier. Je ne sais pas ce qu'il va arriver pour le 125e anniversaire de la découverte des rayons X. Il faudrait que la France publie l'équivalent du bouquin publié par Mrs Kevless aux USA, au siècle dernier. Pourquoi n'en prendriez-vous pas l'initiative? Moi au moins j'ai raconté l'histoire de l'uroradiologie dans trois langues. Quant à mes mémoires, elles ont été commentées par Nahum à l'attention du professeur Tasu qui a refusé de publier son texte dans la revue dont il est le rédacteur-en-chef. Je ne sais qu'une chose, c'est qu'il y avait trouvé une excellente monographie sur l'histoire des produits de contraste. Il y a beaucoup plus que cela, ne serait-ce que la saga d'ICR'89 qui fut mon œuvre depuis sa genèse jusqu'à son accomplissement. Les Français détestent mon rôle et celui de Bigot, d'où l'opacité des registres officiels de la SFR (cf. La conférence de Krausé au Musée de Bruxelles https://drive.google.com/file/d/11bBVWGwLfJ2ZKgN-beaH8wiyKZ7EpgS3/view). J'avais l'espoir que l'étranger garderait la mémoire du sauvetage de l'ISR et du déshonneur nord-américain après ICR'85. J'ai créé les Beclere Medals et Lecture et la Fuchs Lecture en 1995-96 et j'ai reçu la Beclere medal en 2000 à  Buenos-Aires. Mon nom ne figure pas sur le site de l'ISR (http://isradiology.org/2017/isr/about_becleremedal.php). Cette magouille est insultante et j'ai réagi au plus haut du Board. Finalement le seul honnête homme est René vanTiggelen, mais son pouvoir est limité par sa méconnaissance de l'anglais écrit et sa nationalité belge qui n'a pas à se mêler des bisbilles de ses voisins français.Vous, avec qui j'ai beaucoup collaboré, au moins vous réagissez à ma correspondance sur Theuth qu'aucun radiologue ne pratique apparemment. Merci de lire mes Mémoires et de me les commenter. Il vous faudrait les acheter chez Librinova.com ou sur Amazon, car je n'ai pas les moyens financiers suffisants pour faire un service de dons gratuits. Le volume 2 est très volumineux et couvre la période-clé 1968-1998. J'en ai mis une série d'extraits sur http://www.jfma.fr/2018-janvier.html. Laurent Alexandre en a fait la préface.Très cordiales amitiés et mes meilleurs vœux,
Jean-François Moreau

 

A RAVENSBRÜCK

LA PHARMACIE DE MARGUERITTE CHABIRON
A VERDELAIS ETAIT DANS CET IMMEUBLE

LES RESISTANTES S'ENFUIRENT PAR LE JARDIN A PIC