L'Ulcère cérébral

Ulcère cérébral qui ronge mes neurones
Tu es mon compagnon depuis quelques trente ans
Irritant dans les creux excitant dans les bosses,
Je te hais constamment et je t'aime pourtant

Cratère rouge et propre au sortir de l'enfance
Bourgeonnant, sulfureux durant l'adolescence
Maintenant dépoli mais profond grisonnant
Tu te creuses en douceur, tu t'indures sans brûler

Tu rétrécis aussi Je sens que tu me quittes
Est-ce la mort enfin, qui vient me soulager
Ou la vie qui s'annonce sans douleurs et sans peine
Celle que tout petit, je savais inventer ?



Ulcère cérébral, qui ronge mes neurones
Irritant, excitant, depuis quelques trente ans.
Tu es mon compagnon. Je te hais constamment
Tu me tues, tu me brises et je t'aime pourtant
Je n'ai senti tes coups que quand j'ai eu vingt ans
Cratère rouge et propre au sortir de l'enfance
Bourgeonnant sulfureux durant l'adolescence
Maintenant dépoli, induré, grisonnant.
Ulcère je te hais. Pourtant je te vénère
Poison invertébré, insidieux, infiltrant
Aveuglément brutal, perfide anesthésiant
Je me suis labouré pour te donner l'aumône
Nous avons tous les deux vécus tant de misères
Que je ne sais plus qui maintenait l'autre en vie
Tu rétrécis, mincit, je sens que tu me quittes
Tu caresses en brûlant, tu baises en dévorant
Tu me rends au plaisir quand je ne sais plus jouir.



Ulcère cérébral qui ronge mes neurones
Nous avons labouré pour nous faire l'aumône.
Caressant en brûlant, baisant en dévorant
Nous sommes compagnons depuis bientôt trente ans.
Cratère rouge et propre au sortir de l'urgence
Bourgeonnant sulfureux durant l'adolescence.
Ulcère je te hais. Pourtant je te vénère
Nous avons tous les deux vécu tant de misères.
Poison invertébré, insidieux, infiltrant
Aveuglement brutal perfide anesthésiant
Je t'ai cherché souvent, tu m'as trouvé toujours
Délectable terreur, insupportable amour.
Maintenant dépoli, induré grisonnant
Cicatrice fossile, carburant impuissant
Je sens que tu me quittes et que tu vas mourir
Me rendant aux plaisirs dont je ne sais plus jouir.

Poème non publié tiré du recueil de poésie Pouhaines, offert gracieusement par Jean-François Moreau aux visiteurs et visiteurs du site www.jfma.fr

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