Mon investissement personnel dans
le domaine de l'application des ultra-sons à la médecine et à la biologie date de 1978, à la suite de la découverte stupéfiante des performances
échographiques de l'appareil fabriqué par Kreitz. Enfin, la radiologie pouvait exhiber des images convaincantes de nombreuses
parties du corps humain, tant en sensibilité qu'en spécificités statistiquement significatives. Je me formai, à
l'âge canonique de 40 ans, à la pratique de l'échographie clinique à l'école de Thérèse Planiol et Léandre Pourcelot à l'université
François Rabelais de Tours, Hôpital Bretonneau. Là, je me fis présenter le tout nouvel échographe Picker digital (numérique!) à
16 niveaux de gris; je fus immédiatement séduitet j'obtins de la Direction des Equipement de l'AP-HP que l'hôpital Necker
serait équipé de cette nouvelle génération d'échographes. J'étais alors membre de la Commission des Equipements d'Imagerie à l'AP-HP et
fus chargé d'une commission d'appels d'offre portant sur l'acquisition d'une quinzaine de machines, étant entendu que j'aurais
l'appareil de mon choix. Lors du congrès de l'AER de Paris, Je fus estomaqué de découvrir le superbe échographe numérique de la défunte
CGR, le Sonia et son portique. Mon rapport d'expertise, exemplaire car fondé sur une étude systématisée de tous les matériels
concourant pour l'appel d'offre, fut publié dans la revue RBM. Durant les deux premières années, l'échographe fut partagé avec l'équipe des
Enfants-Malades, conduite par Laurent Garel. Dans un premier temps, je m'attachai à décrire l'apport colossal de
l'échographie en uro-néphrologie. L'ingénieur de la CGR avait conçu une sonde de haute fréquence 7MGH, dotée d'une excellente sensibilité pour
l'étude des tissus mous, notamment du sein et de la thyroïde. J'étudiai les performances de l'échographie mammaire avec Nicole Sterkers,
éminente sénologue de l'école de Pierre Mauvais Jarvis. C'était un travail de pionnier, à la fois risqué et gratifiant, comme
complément de l'indispensable mammographie aux rayons X à laquelle je subordonnais l'échographie. Je luttai contre la tendance fâcheuse
de certains qui voulaient purement et simplement substituer l'échographie à la mammographie pour faire des diagnostics de cancer
du sein de taille millimétriques, pratiquement toujours erronés, par excès soit de faux diagnostics positifs, soit de faux
négatifs. |