Histoire de l'ultrasonographie du cou

 

Jean-François Moreau1

Professeur émérite de radiologie & imagerie médicale

Université Paris Descartes

9, square Delambre

75014 Paris

 

01 43 35 46 58

jf@jfma.fr

 

L'échographie ultrasonore commença à réellement intéresser les imageurs lorsque les progrès technologiques apportèrent la haute définition dans les années 1970. Avec les échelles de gris à 8 puis 16 niveaux et les sondes à haute fréquence de 5 à 10MHz, il devint possible de traverser la peau et explorer des organes, dits petits et/ou mous (small parts, soft tissues),  qui n'avaient jusque là pas eu d'imagerie de qualité « anatomique » crédible.

 

Dans le cou, le premier organe qui en bénéficia fut le corps thyroïde, suivi par les glandes salivaires, le système parathyroïdien et les ganglions lymphatiques. Les Japonais furent les premiers applicateurs de cette technique. En France, l'équipe pionnière fut celle de Thérèse Planiol et Léandre Pourcelot à Tours. Le relais fut pris par celle de Necker (JF Moreau) à partir de 1978, suivie de celles de Jean Verdier (J Viateau-Poncin), St-Joseph (J Tramalloni) et Cochin (B Richard). La première manifestation internationale dédiée à l'apport de l'échographie dans le cou fut « Ultrasonography of the Neck » à Paris en 1982.

 

1.     Le corps thyroïde pouvait être exploré par la scintigraphie d'abord grâce aux travaux de Tubiana sur le métabolisme de l'iode dès 1950, avant qu'une imagerie soit permise par la gamma-caméra de Anger à la Mayo Clinic en 1954. L'échographie permit la décomposition des nodules froids en formes kystiques, solides et mixtes. Le triplex-doppler fut un apport majeur à la fin des années 80 pour préciser la vascularisation du parenchyme et des nodules dont la ponction sous contrôle échoscopique devint courante.

 

2.     L'échographie parathyroïdienne se développa indépendamment à partir des travaux de William-Frederic Sample (UCLA) et de JF Moreau (Paris) en 1979. Le nom du chirurgien Claude Dubost y est étroitement associé.

 

3.     C'est à Boucicaut que naquit l'échographie en ORL avec les travaux de Fanny Balleyguier (JF Moreau) et Anne Clavier (J Trotoux) sur la loge hyo-thyro-épiglottique, à partir de 1986.

 

4.  Les travaux les plus déterminants sur les adénopathies cervicales sont à mettre au crédit de J. Tramalloni à Necker qui en fit la synthèse à Euroson'2006 à Genève en 2006 (Thérèse Planiol Lecture).

 

 

1. Jean-François Moreau, Sylvia Horviller, Fanny Balleyguier, Anne Clavier, Jean-Noël Buy, Corinne Grémillet, Joël Chabriais, Jean Tramalloni.

 

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