Radiologie et imagerie médicale: il y a finalement un constat d'échec conjoint des deux courants français qui sont à l'origine de la victoire à la Pyrrhus dont la discipline se targue. 

Défaite provisoire ou définitive?

Les radiologues deviendraient-ils/elles supporters du musée de la radiologie dans l'Hôtel-Dieu? Ce ne serait plus exclu!"

La radiologie est-elle pratiquée par des radiologues? Question d'un visiteur qui choqua fort l'excellente et charmante chef de service, le professeur Dion. Sa conférence comme celle du chef de service de radiopédiatrie de Trousseau qui lui succéda se déroulèrent devant un maigre public, à la dimension de la mince fréquentation de l'Hôtel-Dieu lui-même pendant cette journée "porte-ouverte", très charme discrêt de la bourgeoisie. La radiologie ne fait pas recette et la discipline n'a qu'à s'en prendre à elle-même si son orgueil sinon sa vanité en souffre.

J'ai développé un commentaire exprimant ma vision historique de l'état-de-l'art qui est que la médecine a vu passer la radiologue d'un statut de photographe à celui de maître du diagnostic voire de la thérapeutique dite "interventionnelle" taillant des croupières au chirurgien. J'ai vécu comme acteur puis observateur et enfin client de cette mutation inéluctable mais très mal contrôlée question dérapage. Je dus préciser que j'intervins au nom d'une radiologie française globale mixant public et privée, universitaire ou non.

D'abord il y eut la vague radioclinique, héritière de la conjonction hippocratique des Laennec-(Claude) Bernard-Marey qui permit à Antoine Béclère de fonder la radiologie médicale du XXe siècle. Je prétends appartenir à ce mouvement qui donna à la radiologie de l'après-guerre une triple et exemplaire dimension: médicale, pédagigique et investigative. Son acmé fut auréolé du succès triomphal - mais aussi son champ du signe! - du XVIe ICR en 1989 à Paris dont je fus l'initiateur. Elle n'est pas morte à ce jour, elle est en hibernation

Il a eut, à partir de la naissance du concept harvardien en 1975 d'imagerie médicale, le développement spécialement pernicieux en France du courant techno-politico-économique d'une profession de parvenus préférant l'illusion du pouvoir assis sur un enrichissement trop facile sinon insolent, à la démonstration effective d'une transformation intellectuelle et morale majeure faisant de ses praticiens des personnalités capables de devenir, aux yeux de la population, l'équivalent prestigieux des Cabrol et des Carpentier pour les chirurgiens, pour ne pas viser aussi haut que les biologistes nobélisés, Jacob et Dausset. Mitterrand et Ralite ont initié ce mouvement en liquidant l'industrie radiologique française en 1981. Vint ensuite la déprimante et stérile commission Raillard de 1990, conduite par Maurice Tubiana, qui faillit à la construction d'une Académie complétant celles des médecins, chirurgiens, pharmaciens et vétérinaires... J'aurais dû la présider, j'en fus exclu ! D'où le projet initié en 2009 d'Académie des Sciences, Arts et Technologies de l'Imagerie Médicale qui compte bien s'installer dans l'Hôtel-Dieu.