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La recherche infirmière

 

Dossier coordonné par Anne Nardin,

avec la collaboration d'Henri Nahum, Yvette Spadoni, Michèle Moreau et Yvonne Sibiril.

 

 

 

En consacrant quelques pages de cette nouvelle Lettre de l'ADAMAP à la “recherche infirmière”, l'équipe en charge de ce dossier souhaite attirer l'attention des lecteurs sur une évolution relativement récente, mais fondamentale pour le métier d'infirmière : l'engagement dans une dynamique de recherche.

 

Les collections du musée enregistrent quelques-unes des étapes marquantes de l'histoire de la profession, et la documentation réunie autour de ces pièces atteste les ruptures majeures qui l'ont marquée en un siècle*. La capacité du musée à interpréter le sens de ces étapes repose aussi sur sa permanente attention à l'actualité et aux évolutions du terrain. Ces allers-retours entre le passé et l'actualité permettent de dégager les lignes de force des changements auxquels nous assistons aujourd'hui.

 

La reconnaissance d'une recherche infirmière, c'est-à-dire spécifique, consacre la part d'autonomie revendiquée par la profession. Mais l'accès à une pratique de la recherche a déjà une histoire. C'est ce qu'évoque tout d'abord Yvette Spadoni, ancienne Directrice de l'Ecole des Cadres, établissement fondé en 1962.

 

Ses développements récents, marqués par “l'universitarisation” de la formation infirmière, sont ensuite présentés et analysés par deux actrices de ce mouvement : Geneviève Ladegaillerie (Cadre expert à la Direction Centrale des Soins) et Jeanne Rallier (Directrice de l'Institut de Formation des Cadres de Santé).

 

Enfin, un petit aperçu de ces recherches est proposé à travers les résumés de trois mémoires de cadres de santé appartenant à la promotion 2009 de l'IFCS.

 

 

* La première Ecole d'infirmières de l'Assistance Publique, implantée à la Salpêtrière, a ouvert ses portes en 1907.


FORMATION UNIVERSITAIRE DES CADRES HOSPITALIERS

 

En 1973, une étude réunit des enseignants de l'Université de Paris IX Dauphine et des enseignants de l'Assistance Publique à Paris. Elle aboutit en 1974 à l'élaboration d'une formation universitaire de 2e cycle gestion, à finalité professionnelle. Sa mise en place est réalisée par le Service Éducation Permanente de Dauphine, dirigé par Guy Jobert, et par le Service d'Enseignement de l'AP dont le directeur est Robert Vial. En 1975, l'Institut d'Enseignement Supérieur des Cadres Hospitaliers ouvre.

La formation permet d'obtenir la Maîtrise de Sciences et Techniques de Gestion des Organisations Sanitaires et Sociales, option Gestion Hospitalière. Elle est rattachée en 1980 à l'UER de 2ecycle de gestion dirigée par Pierre Jarniou. Elle s'adresse au personnel d'encadrement de l'Assistance Publique : services de soins, services techniques, services sociaux, services de formation. Elle accueille également des cadres d'autres établissements de France et de l'étranger. Les bénéficiaires doivent justifier d'un certificat cadre ou d'un titre admis en équivalence. Elle permet ensuite d'accéder à des études de troisième cycle.

Les études de maîtrise proposent différentes disciplines en relation avec la gestion : comptabilité, contrôle de gestion hospitalière, législation hospitalière informatique, gestion et encadrement du personnel, diagnostic des situations de travail et problèmes de formation, économie de la santé. Elle permet aussi, grâce à une initiation à un travail de recherche, d'acquérir une véritable démarche expérimentale susceptible de faciliter, en premier, la rédaction du mémoire de fin d'études mais aussi, une fois de retour sur le terrain, de préparer à mieux analyser les situations de travail qui se présentent dans l'exercice de la future fonction, ainsi que les situations d'interdépendance avec d'autres disciplines, médicales et administratives en priorité.

La première année est programmée de décembre à juin en alternance deux semaines par mois, la deuxième année de septembre à juillet à temps complet. Les cours ont lieu à l'Université de Paris IX Dauphine et à l'IESCH.

En dehors de cette formation universitaire diplômante, l'IESCH propose des préparations aux concours, des cycles de perfectionnement s'adressant à l'ensemble des personnels cadres soignants, enseignants, sociaux, techniques et administratifs.

 

 

L'IESCH édite des Cahiers de la recherche, le premier numéro paru en 1988 présente quelques travaux réalisés par les étudiants au cours des années précédentes : 17 mémoires de maîtrise et 4 travaux élaborés en cours de formation sous la direction d'un enseignant sociologue. Ces travaux centrés sur l'apprentissage de démarches et méthodes sont une réflexion professionnelle sur la spécificité des fonctions à l'hôpital. Ces cahiers intitulés plus tard Cahiers des mémoires et travauxparaissent ensuite tous les ans pour promouvoir les travaux de chaque promotion. Ils sont diffusés dans les centres de documentation professionnelle hospitalière.

En 1976, l'IESCH soutenu par Gabriel PALLEZ, Directeur Général de l'AP, met en place un groupe d'études et de recherche en Soins Infirmiers (GERSI) qui se réunit deux fois par mois. Son but est d'établir une coordination et l'animation pour la rédaction d'un numéro spécifique aux soins infirmiers : numéro 63 de L'Hôpital à Paris, septembre octobre 1978, dont le siège est établi 7 rue des Minimes à Paris (3e). L'avant propos est écrit par Gabriel PALLEZ. Souvenons-nous du décret du 12 mai 1980, paru au journal du 15 mai de la même année, qui reconnaît officiellement les soins infirmiers et le rôle spécifique des infirmières dans l'analyse, l'organisation, l'administration et l'évolution des soins. Nicole Loraux, directrice d'ecole d'infirmières, alors Conseillère technique auprès du Directeur Général de la Santé a défendu ce dossier jusqu'à la parution du décret qui contribue à une évolution professionnelle indiscutable.

 

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De 1983 à 1984, une étude financée par le Ministère de la Santé, débouche à un rapport sur la faisabilité de la maîtrise de formation de professeurs en soins infirmiers. Cinq membres y participent dont les enseignants de l'Université de Paris IX Dauphine et la directrice de l'IESCH. En 1985, Monique Fadier, alors directrice de l'École de Cadres, travaille avec les enseignants du Service Éducation Permanente Dauphine pour la mise en place de la Maîtrise de Sciences et Techniques de Gestion et Administration des Systèmes de Formation, option formation en soins. Cette formation est organisée deux semaines toutes les cinq semaines pendant deux ans. Les cours ont lieu à l'Université Paris IX Dauphine.

En 1992 Monique Fadier est nommée Directrice de l'Institut. Elle dirige une troisième Maîtrise créée en 1990 avec l'Université Paris Nord UER de Bobigny : la Maîtrise des Sciences et Techniques de Gestion et Management de la Santé, option Cadres Experts en Soins Infirmiers. Cette formation est organisée sur deux ans , elle inclut des temps de formation théorique et des stages en milieu professionnel. Les cours ont lieu à l'Université PARIS NORD et à l'IESCH.

Monique Fadier propose également des formations d'adaptation à l'emploi ainsi que des cycles de perfectionnement s'adressant à l'ensemble des Cadres, et Cadres supérieurs.

 

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Les surveillants, surveillants généraux et Infirmiers généraux sont devenus Cadres, Cadres supérieurs et Directeurs de Soins.

Les trois maîtrises sont remplacées par un diplôme Cadre de santé. L'IESCH est devenu Institut de Formation des Cadres de Santé (IFCS), dirigé par Jeanne RALLIER.

Yvette Spadoni

Ancienne Directrice de l'Ecole des Cadres,

Ancienne Vice-Présidente de l'ADAMAP


Entretien avec Geneviève Ladegaillerie

Cadre supérieur infirmier, Expert en soins

Direction centrale des Soins, chargée du PHRI, de la qualité, et de l'enquête institutionnelle sur les escarres.

 

 

 

Quel bilan faites-vous du précédent dispositif ?

Avec la maîtrise en sciences infirmières qui nous ouvrait à l'apprentissage et à l'exercice d'une recherche en soins infirmiers, il était difficile au sortir des études de se maintenir dans une dynamique de recherche. Lorsque j'ai passé ma maîtrise en 1993, la filière et le diplôme étaient certes valorisés par la Direction centrale des Soins, qui encourageait les infirmières à s'y engager. Mais aucune structure ne permettait ensuite d'accueillir des projets de recherche. Et les motivations se heurtaient au problème du financement.

 

A l'époque, seul le cadre du PHRC (Programme hospitalier de recherche clinique) existait. Ce dispositif est un appel national à projets, principalement tourné vers les médecins. Les infirmières pouvaient y concourir, mais ne disposaient d'aucune aide, d'aucun soutien dans le montage de leur dossier. Du point de vue de la méthodologie, elles ne disposaient pas de la même préparation que les médecins et il était plus difficile de franchir le cap de la sélection. De plus, les finances étant toujours mesurées, les crédits étaient prioritairement fléchés vers les projets dont les retombées intéressaient immédiatement la science médicale.

 

Certes, quelques infirmières ont pu bénéficier de ce cadre, mais elles étaient peu nombreuses. Et il fallait que le chef de service y soit favorable, car la conduite d'une recherche prélève du temps sur d'autres tâches. La recherche infirmière ne pouvait que rester embryonnaire, en tous cas marginale.

 

 

Quels sont les éléments importants de la nouvelle réforme ?

En créant le cadre du PHRI (Programme hospitalier de recherche infirmière), le ministère de la Santé a permis à la recherche infirmière de prendre son envol : car il s'agit d'un dispositif spécifique (les infirmières ne sont plus en concurrence avec les médecins), indépendant et adapté. Le portage financier de ces recherches est désormais bien assuré, ce qui garantit de bonnes conditions d'investigation. De plus, à l'AP-HP, le Département de la recherche clinique et du développement au sein de la DPM (Direction de la politique médiale) est particulièrement favorable à ce nouveau dispositif et apporte concrètement son aide aux candidats, au moment du montage technique de leur dossier : dans chaque groupe hospitalier, un médecin de l'Unité de recherche clinique (URC) devient l'interlocuteur des équipes candidates.

Signalons que le 2e appel à projets, lancé en 2010, ne concerne plus exclusivement les infirmières mais s'ouvre désormais à toutes les professions paramédicales.

 

 

Comment a été organisé le premier appel à projets en 2009 ?

La Direction centrale des Soins a assuré une forte et large promotion de ce premier appel à projet, diffusé auprès des directeurs des soins, des cadres experts et des cadres supérieurs des pôles, tout en informant les médecins (CCM et chefs de pôles). Dans l'histoire de la profession, c'est là un rendez-vous à ne pas manquer pour l'évolution des pratiques, la reconnaissance de notre métier et des compétences qui lui sont propres. La Direction centrale tient à dégager la disponibilité nécessaire pour informer, renseigner, encourager.

 

27 projets ont été déposés en réponse, soit le tiers des dossiers déposés au niveau national (80 projets en tout, provenant essentiellement des CHU et de quelques grands établissements de santé (Institut Curie, hôpital Sainte-Anne, etc.). Après examen, 15 dossiers ont été retenus parmi lesquels 5 dossiers de l'AP-HP.

L'appel à projets 2010 a réuni une quarantaine de dossiers, en dépit des difficiles conditions de travail dans les établissements.

 

 

Quel est le profil des candidats ?

Chaque projet rassemble une équipe, portée par l'infirmière qui l'a initié. Celle-ci est très généralement cadre de santé, ou faisant fonction de cadre, c'est-à-dire une professionnelle confirmée qui a déjà acquis une maturité dans son exercice. Les équipes interviennent dans des domaines très divers, toutes les spécialités sont représentées. En revanche, tous les hôpitaux ne le sont pas encore : nous n'en sommes qu'au début et la réforme des études d'infirmières, inscrites désormais dans le cadre LMD, va à moyen terme potentialiser ce mouvement en faveur de la recherche.

 

 

Une fois le dossier retenu, comment s'organise la recherche ?

Une recherche se déroule sur 2 à 3 ans, car elle réclame une investigation poussée et suivie, à partir d'un protocole. L'équipe investie dans la recherche est en contacts réguliers avec le Département de la recherche clinique et du développement pour des bilans périodiques. L'accompagnement relève aussi du management d'équipe par le cadre supérieur. La Direction centrale des Soins sera aussi au rendez-vous, à l'heure des résultats, avec une diffusion large dans le cadre du journal Transmissions et sur le site internet de la Direction.

 

 

Comment voyez-vous l'avenir de cette recherche infirmière ?

Très stimulant, car la période est favorable : une conjonction de mesures (réforme des études d'infirmière, PHRI) permet à cette activité de recherche de prendre son essor, et de lui donner de la consistance, un statut, une légitimité. Le Département de la recherche clinique et du développement a parallèlement décidé d'affecter un crédit spécial destiné à soutenir des infirmières souhaitant s'engager dans un doctorat (2 bénéficiaires en 2010). La France est à présent sur la bonne voie pour rattraper son retard dans ce domaine. Et au final, ce sont les patients qui seront les bénéficiaires de ces avancées dans le soin infirmier. C'est parti !

 

Les 5 projets sélectionnés en 2010

 

Ø  Evaluer la pénibilité liée à l'accompagnement des malades

Etude portant sur 300 patients pendant 3 ans à l'Hôpital Henri Mondor ; financement : 57 000 €

(chef de projet : Marie-Laure Bourhis)

 

Ø  Des infirmières plus autonomes en médecine des voyages ?

Etude portant sur 600 patients pendant 3 ans à l'hôpital Avivenne ; financement : 57 000 €

(chef de projet : Delphine Leclerc)

 

Ø  Pour une surveillance accrue des malades (encéphalopathies, service de réanimation)

Etude portant sur 121 patients à l'hôpital Beaujon (durée non précisée) ; financement : 40 000 €

(chef de projet : Isabelle Villard)

 

Ø  L'hypnose réduit-elle l'anxiété chez un enfant avant une intervention ?

Etude portant sur 100 patients pendant 3 ans à l'hôpital Robert-Debré ; financement non précisé

(chef de projet : Karine Tiberghien)

 

Ø  Repenser les soins des patients en fin de vie

Etude portant sur 200 patients pendant 31 mois à l'hôpital Louis-Mourier ; financement : 66 000 €

(chef de projet : Laurence Fontaine)

 


Entretien avec Jeanne Rallier

Directrice de l'Institut de Formation des Cadres de Santé (IFCS) depuis 2005

 

 

 

Comment l'IFCS organise-t-il la formation à la recherche ?

Le projet actuel est nouveau et a été mis en place en septembre dernier. Deux étapes structurent cet apprentissage au cours des 10 mois de la formation. C'est une initiation à la recherche, qui correspond à un module du programme. Une première étape est centrée sur la méthodologie, l'approche se fait en groupe restreint. La 2e phase est celle de la conduite d'une recherche, par chaque stagiaire cadre, accompagnée par un directeur de mémoire. Cette 2e étape est inscrite dans un partenariat avec l'Université Paris-Dauphine : Economie de la santé et des politiques sociales.

 

La recherche abordée à l'IFCS se distingue de celle menée sur le terrain, dans le cadre des PHRI : elle ne concerne pas les soins infirmiers mais repose sur une problématique de la fonction cadre de santé, en lien avec la future responsabilité professionnelle.

L'ensemble de la formation - avec la validation du mémoire - permet l'obtention du diplôme Cadre de santé et 60 ECTS (European Credits Transfert and accumulation System) correspondant à une 1èreannée de Master ; elle ouvre aux futurs cadres l'accès à un Master 2.

 

 

Comment s'articule le rapprochement entre l'IFCS et l'université ?

Ce rapprochement s'appuie sur le nouveau référentiel de compétences (2010) qui oriente la formation : il entend conjuguer les savoir-faire de l'université et ceux d'un institut à vocation professionnalisante. L'apport des savoirs universitaires vise la compréhension des évolutions actuelles et l'analyse de leurs enjeux pour l'hôpital. En s'appuyant sur la recherche et en favorisant la réflexivité, la formation universitaire développe des compétences à la prise de décision dans un environnement complexe.

 

En ce qui concerne le mémoire de recherche, l'enjeu consiste à faire cohabiter deux niveaux d'exigence complémentaires. Les directeurs de mémoire sont des formateurs de l'IFCS, des cadres en exercice et des universitaires. Ils se réunissent en collège régulièrement. L'objectif est d'assurer le plus d'homogénéité possible dans la guidance des étudiants. Car le mémoire de chaque stagiaire cadre sera évalué à partir de critères propres à l'IFCS (en phase avec les exigences du terrain) et d'autres propres à l'université (qui répondent à des exigences méthodologiques notamment).

 

 

Quels sont les enjeux de cette formation à la recherche ?

Pour un cadre de santé, le savoir universitaire ne doit pas être déconnecté du terrain et de ses besoins, mais doit permettre de l'enrichir par un supplément de sens. Cette ouverture doit lui permettre d'être davantage en prise avec les réalités du quotidien.

 

En situation d'encadrement d'une équipe dans un secteur de soins, le cadre de santé doit pouvoir initier ou conduire des études et des recherches professionnelles. Il est appelé à être un acteur important des PHRI. Cette pratique de la recherche infirmière, cette fois sur le terrain, est un facteur important de l'évolution du métier et de son sens. L'infirmière n'est plus seulement contributive mais, à son initiative, elle développe également des savoir-faire à travers cette activité, qui ne peuvent qu'élargir ses compétences au service de la personne malade.

 

 

Quelle diffusion est actuellement assurée à cette importante production de mémoires ?

L'IFCS publie chaque année la liste des mémoires réalisés par les stagiaires, en intégrant également un résumé de chacun d'eux. Une sélection de mémoires est déposée au Centre de documentation. Enfin les meilleurs peuvent concourir dans le cadre du CEFIEC (Comité d'Entente des Formations Infirmières et Cadres).


3 exemples de recherches produites par les cadres stagiaires de l'IFCS

 

Auteur : Karine BALLOUARD

Titre   : LA FIDELISATION DES INFIRMIERES

Résumé :

Dans un contexte de pénurie des infirmières hospitalières, la mobilité est fréquente dans certaines unités hospitalières.

L'objectif de cette recherche est d'essayer de comprendre les causes de ce turn-over des personnels et de percevoir les conséquences de cette mobilité sur la fidélisation et comment le cadre, de par ses fonctions, peut agir sur ce phénomène.

La recherche théorique se décline autour des thèmes suivants : les conditions de travail, la satisfaction et la pénibilité au travail, la mobilité, la fidélisation, et de façon plus générale, le concept de management et le rôle du cadre dans la nouvelle gouvernance.

Pour répondre à la question de recherche, une enquête qualitative a été menée dans deux hôpitaux de l'AP-HP auprès d'infirmiers et de cadres de deux unités de soins différentes.

Au terme de cette étude, il apparaît que la fidélisation limite la mobilité et que le cadre peut agir et créer un climat fidélisant .

Mais la fidélisation du personnel passe obligatoirement par la motivation et la reconnaissance. C'est à cette étape que le rôle du cadre prendra tout son sens.

 

 

 

Auteur : Lara BELLOC

Titre : LE CADRE DE SANTE FACE AUX ENJEUX ECONOMIQUES ET ETHIQUES

Résumé :

Le système de santé français a connu récemment des bouleversements majeurs dans les domaines du management hospitalier (réformes) et de l'éthique (droits des malades).

Le cadre de santé, situé en première position au carrefour des individus et des métiers, est un maillon essentiel dans la compréhension et la transmission de ces différents enjeux au sein des unités de soins.

L'hypothèse de recherche est qu'une méconnaissance des finalités économiques et éthiques fragilise la position du cadre de proximité en l'empêchant de mettre en place un management qui permette de concilier ces deux exigences au quotidien et d'en décrypter les contradictions auprès des équipes soignantes.

Une enquête, menée par le biais de questionnaires, a été réalisée afin de confronter cette hypothèse à la réalité du terrain. L'analyse des résultats a permis de valider l'hypothèse.

La réflexion engagée à l'issue de cette analyse démontre que cette méconnaissance n'est pas imputable aux cadres de santé et résulte de causes multifactorielles.

La plus importante semble être la prégnance de certains facteurs culturels tels que la difficulté récurrente de positionnement de la filière paramédicale dans la dynamique de soins.

 

 

 

Auteur : Marie NHAN

Titre : LE CADRE FORMATEUR DANS L'EXPLOITATION DE STAGE DES ETUDIANTS EN SOINS INFIRMIERS : UN MEDIATEUR VERS LA POSTURE REFLEXIVE

Résumé :

En nous basant sur notre expérience personnelle et notre projet professionnel, nous avons mené notre réflexion sur le rôle du cadre formateur dans l'accompagnement des étudiants en soins infirmiers lors de l'exploitation de stage. Cet espace-temps nous paraît en effet être une articulation primordiale, permettant de travailler l'écart théorie-pratique, inhérent à toute formation en alternance. Ce travail de recherche nous a permis d'explorer différents concepts tels que l'analyse de pratiques et la posture réflexive, devenues à ce jour une préoccupation permanente de tous les responsables de l'encadrement des étudiants dans le contexte de la réforme de la formation infirmière. Au travers d'une enquête basée sur des entretiens semi-directifs, réalisée auprès de formateurs de différents instituts de formation en soins infirmiers, nous nous sommes attachés à répondre à la question de recherche suivante : comment le cadre formateur accompagne-t-il l'étudiant en soins infirmiers dans l'acquisition d'une posture réflexive lors de l'exploitation de stage ? Les résultats montrent qu'au-delà des outils et méthodes pédagogique employés, il s'agit pour le formateur d'analyser ses propres pratiques en étant lui-même un praticien réflexif et de devenir un médiateur, accompagnant les étudiants et les professionnels de terrain dans le développement de leurs compétences.