Paix dans le genre...

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La longue marche vers l'égalité des sexes aboutira-t-elle un jour à une indifférenciation complète du masculin et du féminin ? C'est l'intime conviction de Janine Mossuz-Lavau, directrice de recherches au Centre de recherches politiques de Sciences Po.

Cette idée n'est pas partagée par tout le monde. Du psychanalyste Michel Schneider à la philosophe Sylviane Agacinski, nombreux sont ceux qui s'insurgent contre une société qui nierait les différences "irréductibles", selon eux, entre les hommes et les femmes. Pour ces adeptes du "différentialisme", la dissymétrie entre les sexes est l'un des fondements mêmes de notre culture.

Janine Mossuz-Lavau, qui a beaucoup travaillé sur la sexualité des Français ou la présence des femmes dans la vie politique, déconstruit patiemment cette thèse en alignant avec méthode enquêtes et statistiques. Non, la ressemblance ne tue pas le désir, explique-t-elle. Non, les femmes sont loin d'avoir investi tous les lieux de pouvoirs. Non, les hommes et les femmes ne sont pas radicalement différents.

Son ouvrage démontre avec brio que la fameuse "identité" féminine est une notion bien mouvante. Le genre, ce "sexe social", ne cesse en effet de se redéfinir : quoi de commun entre les femmes de 1850 - des mineures placées sous l'autorité de leurs maris, qui ne pouvaient ni voter, ni divorcer, ni accéder à l'instruction - et celles des années 2000, qui ont conquis les diplômes, le salariat, le droit de vote et la contraception ?

Janine Mossuz-Lavau montre qu'en un siècle et demi, les femmes ont endossé certains des habits traditionnels de la masculinité, tandis que les hommes ont peu à peu investi des lieux aussi associés au féminin que l'intimité et la famille. Un jour, prophétise-t-elle, seule la biologie distinguera encore les hommes et les femmes. "Cela suffit-il pour structurer des manières opposées, ou du moins dissemblables, d'être au monde ? Je ne le crois pas."

La perspective de l'indifférenciation fait frémir ceux qui craignent la disparition du sentiment d'étrangeté qu'inspire encore l'autre sexe. Ces inquiétudes font sourire Janine Mossuz-Lavau : selon elle, les hommes et les femmes ont tout à gagner à sortir des rôles qu'on leur impose depuis des siècles. Quand elle permet d'échapper à des siècles de conformisme, la liberté, conclut-elle, n'est jamais synonyme d'ennui !


Guerre des sexes : stop !, Janine Mossuz-Lavau
Flammarion, coll. "Café Voltaire", 124 p., 12 €

Anne Chemin
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  Le meilleur signe de la différence d’approche sexuée de l’humanité telle que JML la pressent: le monstrueux concept d’hôpital mère-enfant où le père a été totalement exclu du processus d’éducation de l’enfant à partir de sa naissance civile en attendant qu’il soit exclu de sa genèse. On revient au temps des "filles-mères" du XIXè siècle avant celui des hermaphrodites! Pourquoi ne pas voir dans l’escargot le futur de l’humanité?  
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