Le créationnisme comme le transhumanisme sont des aberrations dont l'expansion serait redoutable s'ils devaient sortir de la marginalité.

Je reste convaincu que l'avenir d'un tel momument qui devrait être classé au patrimoine mondial ne peut et ne devrait être que celui d'un TEMPLE UNIVERSEL DE LA SANTÉ ET DE LA CULTURE d'où naîtra l'Hippocrate du IIIe Millénaire. Na!

Jean-François Moreau           Page 1 20/09/14

ce texte devrait être inclus dans la discussion du blog que j'ai ouvert sur LINKEDIN SANTÉ 2020

Ebola disease brings a lot of added values to the universal future of the Hotel-Dieu of Paris evoked in an interview by independent female bloggers

Je me bats pour que renaisse un nouvel Hippocrate parce que, quelque soit le bout par lequel j'étudie la médecine à laquelle j'ai consacré plus de soixante ans, et notamment depuis que je suis devenu un "mandarin" retraité et malade polypathologique soigné ici ou là pour plus de 15 maladies dont deux de longue durée, je constate la désastreuse évolution de la Santé publique, en France comme à l'étranger, vers la négation d'elle-même, fille d'Harvey, Laennec, Virchow et quelques autres qui furent mes maîtres à penser.

Si j'étais le seul à avoir cette perception, je n'aurais aucune raison d'étaler mes états d'âme" sur la toile. Or, je ne suis pas seul, bien loin de là, à penser ainsi depuis que l'on proclame "Patient first", mais après avoir prescrit des tonnes d'exploration complémentaires en tous genres, toutes maintenant numérisées qui réduisent le colloque singulier à un contact aussi rapide qu'indigent... pour finalement passer à la caisse ± dépassement permanent.

Pour que naisse un nouvel Hippocrate adapté à l'art, la science et la morale de la Médecine avec un grand M, adaptée au 3e Millénaire qui verra la conquête spatiale colonisatrice définitive par une humanité en voie de mutation sous l'influence des manipulations génétiques et des nanotechnologies en phase aujourd'hui embryonnaire, il faut un homme inspiré pratiquant dans un lieu symbolique aussi puissant que le furent Hippocrate à Kos puis ses émules à Bagdad, Cordoue, Salerne, Montpellier,; Bologne... Je ne vois de tels profils ni en France, ni en Europe, ni dans aucun endroit du monde, USA inclus. S'il y a des prophètes plus ou moins bien inspirés, il n'y a aucune synthèse qui résone universellement, faute d'un cerveau assez fort pour englober l'ensemble des disciplines physiques, mentales et sociales dans un paradigme unique auquel chacun puisse se référer pour que la vie finisse toujours par triompher de la mort de l'espèce humaine, sapiens sapiens.

Le créationnisme comme le transhumanisme sont des aberrations dont l'expansion serait redoutable s'ils devaient sortir de la marginalité.

Soyez tranquille, je ne serai pas cet Hippocrate. Par contre, j'ai étudié l'histoire universelle de la médecine, de la santé et de l'hôpital suffisamment largement et profondément pour être convaincu que le projet d'hôpital universitaire de santé publique qui se développe à partir de la francophonie au Québec et à Toulouse est la morula du futur Hippocrate. Il  deviendra peut-être gastrula à Lyon mais l'embryon puis le fœtus n'a de chance de se développer vers un nouveau-né hippocratique plus fort que Pantagruel qu'à partir d'un Hôtel-Dieu dans la Cité de Paris débarrassé de ses vadius, trissotins et autres diafoirus d'anthologie obsédés par la T2A et le classement francophonissime d'un Shanghai sorbonnisé. Il faut pour s'en sortir par le haut et redevenir exemplaire se comporter comme le chanoine de Cluny il y a mille ans. A l'échelle du XXIe siècle, seul l'Hôtel-Dieu de Paris a la dimension clunyste. Il n'est nullement exclu que l'héritage culturel français d'essence transversaliste ne soit le ferment idéal de cette évolution vers la redéfinition hippocratique avant-gardiste de la global health, tant souhaitable que souhaitée.

Puis-je rappeler que la médecine se sépara à Kos il y a 25 siècle du charlatanisme chamanique des Cnidiens, qu'il fallu attendre dix siècles plus tard pour naisse un embryon d'hôpital séquestrant la misère physique et sociale dans des mouroirs qui deviendra universitaire chez les Arabes musulmans. La médecine, devenue artistique par Ambroise Paré, ne bannira la référence galénique pour devenir "scientifique" qu'il y a à peine quatre siècles à Londres avec Harvey. Quant à l'économie de santé hospitalière, elle ne sortit des armées que sous le califat chiite d'Haroun al-Rachid. Tout reste à faire sérieusement aujourd'hui puisque, s'il y a pléthore d'économistes, il n'y a plus de définition universelle de la santé.

Non, JC Hansen, votre lucidité est parfaite et tant mieux si vous y avez effectué beaucoup de gardes. J'espère que tel Joachim du Bellay, vous êtes maintenant, baigné d'usage et de raison, enveloppé de la pelisse qui vous garantit la douceur de la qualité de vie paradisiaque quand Aznavour a démontré que la misère n'est pas plus belle ni supportable au soleil.

Ebola's fever? C'est le prototype de maladie physique décrite par un Laennec doublé d'un Pasteur, parfaitement identifiée, au même titre que le mycobacter de la lèpre ou le virus du SIDA sont la cause connue de la maldie qu'ils provoque. Nul doute qu'on ne finisse pas lui trouver un vaccin à cette fièvre hémorragique maligne à léthalité suffisamment élevée pour paniquer les populations concernées directement par une épidémie. Les labos s'agitent et l'argent va finir par arriver, via Gates et al. Mais, parce qu'il s'agit d'une maladie sociale gravissime induisant de très sévères troubles anthropologiques de type mental, l'OMS n'en viendra pas à bout seule et la sociologie africaine va s'en trouver bouleversée. C'est déjà l'évidence puisque le corps soignant paye un lourd tribu à l'ignorance populaire de l'épidémiologie jusqu'à présent restreinte à l'Afrique du Centre-Est. Il n'y a que le Pen pour s'en féliciter!

Imaginez que de l'Hôtel-Dieu transformé en QG associant OMS et UNESCO génère des MOOCs à jet continu, en français, en anglais et en langues vernaculaires à la demande, dispatchés sur des réseaux internet adaptés à la réalité logistique africaine. Il y avait autrefois partout des minitransistors. Aujourd'hui il y a des mobiles à foison. Il suffit mais il faut d'abord que la pédagogie soit élaborée à un niveau de professionaliste beaucoup trop rare sur l'actuel marché des ressources humaines.

Selon le dernier essai de Michel Barnier, ce serait les Allemands qui seraient en flèche en matière de MOOCs. Dommage pour les Français dont le retard est inexcusable puisque c'est moi qui ai internationalement introduit le concept en 1995 et que mon projet de chaire UniTwin a été rejeté par ma propre université: nul n'est prophète en son pays!

L'Hôtel-Dieu ne redeviendra jamais un hôpital de soins. Tout le monde le sait, y compris l'extrême-gauche qui instrumentalise la crise par un opportunisme tactique que je désapprouve sans aucune réserve. Je juge le résultat en tant que médecin retraité, certes, mais aussi comme malade et comme accompagnateur de nos populations désastreusement soignées à l'AP-HP comme bien des endroits moins privilégiées ailleurs.

Je reste convaincu que l'avenir d'un tel momument qui devrait être classé au patrimoine mondial ne peut et ne devrait être que celui d'un TEMPLE UNIVERSEL DE LA SANTÉ ET DE LA CULTURE d'où naîtra l'Hippocrate du IIIe Millénaire. Na!