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Thérèse Planiol évoque les pionniers pédopsychiatres des Enfants-malades : Heuyer, Koupernik, Françoise Dolto... |
Dossier Pétition pour le Pavillon Thérèse Planiol à la Pitié-Salpêtrière
Un nouveau Pavillon dédié à l'Endocrinologie-Nutrition a ouvert au début de l'année 2014 à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris 13e. Il doit être baptisé du nom d'une femme illustrant symboliquement le génie médical et scientifique de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. Le nom de Thérèse Planiol s'impose sans meilleure rivale. Ce doit être validé par l'adhésion populaire la plus vaste à cette initiative sollicitée par cette pétition.
Le docteur Thérèse Planiol née Dupeyron, première professeure française de biophysique, mais aussi Pupille de l'Assistance publique à Paris, fut abandonnée dès sa naissance le 25 décembre 1914 et élevée en Auvergne chez d'humbles parents nourriciers ruraux, généreux et affectueux qu'elle chérira toute sa vie.
Bachelière précoce, elle devint l'une des secrétaires de Louis Mourier, directeur général de l'AP, qui l'autorisa à obtenir une licence de sciences alors qu'elle voulait être médecin. Son successeur, moins machiste, lui permit de s'inscrire à la faculté de médecine de Paris; elle fut externe des hôpitaux de Paris durant les années de guerre 39-45. Brillante et travailleuse acharnée, elle fut nommée au concours de l'Internat des Hôpitaux de Paris en 1947. Ambitionnant de devenir neuro-pédiatre, elle fut orientée par Robert Debré vers son chef de clinique, Maurice Tubiana (1920-2013) qui lançait les programmes de médecine nucléaire à son retour de Berkeley; sa thèse de doctorat fut un monument dédié à l'étude isotopique des ravages neurologiques des méningites tuberculeuses des jeunes enfants. Elle trouva difficilement une position confortable pour créer la neuro-imagerie isotopique à Paris. Elle devint l'assistante du Professeur Henri Fishgold, chef du service d'électroradiologie inclus dans la Clinique neurochirurgicale des professeurs Petit-Dutaillis et David À L'HÔPITAL DE LA PITIÉ. Elle inventa là les bases de la gamma-encéphalographie et de l'écho-encéphalographie ultrasonore qu'elle conçut avec l'aide de son mari, industrieux ingénieur polytechnicien qui sera son Pygmalion jusqu'à son décès en 1979.
On lui refusa l'accès à une carrière de médecin des hôpitaux de Paris. Elle fut nommée au concours d'agrégation de physique médicale à Rouen en 1967. Elle opta pour le plein temps hospitalo-universitaire au CHU de Tours en 1968 où elle créa une école de biophysique et de biotechnologie associées de réputation mondiale médicale à trois têtes : 1) avec l'ingénieur acousticien qui devint médecin sous sa férule, le professeur Léandre Pourcelot, elle est à l'origine de l'échographie doppler en temps réel et fonda la Société Française d'Applications des Ultrasons à la Médecine et à la Biologie (SFAUMB); 2) avec la cardiologue Mireille Brochier, elle inventa la cardio-imagerie istotopique; 3) elle développa l'immuno-diagnostic isotopique indispensable à l'endocrinologie, à la cancérologie et à l'infectiologie. Pépinière de talents enrichissant l'une meilleures écoles de biophysique mondiale, l'université de Tours en fit une professeur émérite en 1980. Elle fut honorée du vonHevesy Prize, prix Nobel de physiciens nucléaires, en 1989, et de la Médaille Antoine Béclère en 1996. Elle fut Vice-présidente du XVIe Congrès Mondial de Radiologie, Paris, ICR'89. Elle fit de la Fondation Thérèse et René Planiol pour le Cerveau sa légataire universelle avant son décès dans sa centième année le 8 janvier 2014. Elle fut aussi femme de lettres et survivra par ses livres et ses poèmes indexés à la Bibliothèque Nationale, notamment son autobiographie rééditées deux fois.