21 octobre 2015· BRAVO, DR JEAN-MICHEL CORREAS!!!
Nodule hépatique : un diagnostic sans biopsie !« Au rayon X », votre émission consacrée à l'imagerie médicale, vous invite ce mois-ci à | C'est
avec une émotion violente que j'ai pris connaissance de cette vidéo.
Jean-Michel Correas fut mon interne et mon chef de clinique lorsque
j'étais chef de service PU-PH à Necker. Un as parmi les as de mon équipe
dont le parcours fut depuis 1989, soit un bon quart de siècle
aujourd'hui, un mélange de joies et de peines qui font de sa vie une
réalité plus romanesque que la fiction. Je lui consacre une place
importante dans mes Mémoires en cours de publication et je cite son
aventure qui fut aussi la mienne dans un chapitre de: EXTRAIT DU LIVRE NUMÉRIQUE : Jean-François Moreau, De l'Ulcère Cérébral, Librinova.com, 2015 (DOI : http://www.librinova.com/.../jean-franco.../de-l-ulcere-cerebral) « La deuxième phase de mon voyage était une halte à BOTHELL, Washington
State, proche de Seattle où la startup SONUS PHARMACEUTICALS (1) avait
accueilli mon élève Jean-Michel Corréas, cinq ans auparavant (1992),
pour qu'il y prépare une thèse ès-sciences de la vie lui conférant le
titre très recherché de Ph.D., qui veut dire docteur en philosophie dans
le monde anglo-saxon et non pas docteur en physique comme on le croit
en France. Le succès de ce travail était tel que nous étions sollicités
de partout pour réaliser des protocoles expérimentaux testant les
nouvelles préparations de microbulles pour l'échographie de contraste
(2). Cotonneux à souhait, je parvins néanmoins à mener une négociation
difficile avec la firme ATL (3) , sise également à Bothell, fabricant
mondialement connu d'échographes réputés pour la qualité de leurs
modules doppler. Ils étaient désireux d'établir avec nous un protocole
d'imagerie organo-fonctionnelle original promouvant à la fois les
produits de contraste ultrasonographiques encore immatures et leurs
logiciels informatiques de traitement mathématique de l'image: par ce
biais, on espérait pouvoir qualifier et quantifier le flux sanguin dans
les vaisseaux d'un organe comme le rein, le foie ou le cerveau, dans des
conditions très proches de la physiologie humaine normale. Ce ne
pouvait se réaliser que sur des échographes prototypes du très haut de
gamme. Il n'était pas question de financer ce projet avec notre propre
budget de recherche, ridiculement insuffisant. Obtenir d'une firme
américaine le prêt de longue durée d'un appareil de cette valeur était
un exploit en lui-même qui valait bien que je sacrifie l'une de mes
oreilles qui, à l'évidence, évoluait vers l'otite suppurée. J'obtins
là un succès total que Jean-Michel concrétiserait sûrement l'année
suivante lors de sa soutenance de thèse, mais rien ne serait gagné tant
que je n'aurais pas auparavant levé une hypothèque qui pesait sur lui à
Toronto, Ontario, Canada. « Mon périple n'était donc pas terminé. Il
fallait que je quitte Seattle dès potron-minet, pour déjeuner le mardi
midi, à TORONTO, avec Peter Burns, un ingénieur spécialiste mondialement
réputé de la bio-ultrasonographie. Je lui avais confié Jean-Michel
Corréas, l'année précédente en semestre sabbatique (4), pour qu'il
puisse se bonifier dans l'abord scientifique et technique de plus en
plus exigeant de nos protocoles. Mes compétences personnelles étaient
depuis longtemps dépassées. J'avais à voir clair sur les aptitudes de
mon poulain à se hisser au plus haut niveau de l'expertise, dont
dépendait sa nomination au professorat. L'on nous regardait tous les
deux de plus en plus souvent d'un œil suspicieux, reflet de l'envie et
de la jalousie que nous suscitions par nos succès de plus en plus
affirmés, sans céder un pouce de notre indépendance face aux divers
lobbies médicaux et industriels. La rumeur de la calomnie, comme celle
qui démarrait alors, est une arme efficace sinon estimable, pour
déstabiliser et dévaluer un chercheur trop chanceux, encore dépendant,
lui, de précieux crédits de recherche et autres facilités pour une
titularisation universitaire toujours remise en cause. Je fis comprendre
à mon interlocuteur qu'il fallait qu'il m'éclairât avec une franchise
sans défaut et qu'il me soutînt, S'IL Y CROYAIT VRAIMENT, dans la
promotion à l'agrégation de mon élève, en confirmant publiquement à
toutes occasions ses compétences d'investigateur principal
irréprochable. Ce qu'il fit sur le champ, sans hésitations ni murmures :
Jean-Michel était un type bien, no doubt about that ! (...) Notes: 1. Steven C Quay, PhD, Dr Sc, surdoué de Stanford University imprégné
de l'esprit de la Silicon Valley, est un pharmacien chimiste génial qui,
pendant une vingtaine d'années, axa ses recherches en direction des
produits de contraste en imagerie médicale de pointe. Je l'avais invité à
participer à un symposium international resté mythique dans les
mémoires concernées, Contrast Media'87, au Château d'Artigny de
Montbazon. Il y avait présenté un dimère non ionique paramagnétique à
base de manganèse pour l'Imagerie Résonance Magnétique qu'il vendit fort
cher à une société norvégienne. Au début de l'année 1992, je reçus une
lettre circulaire de Quay m'annonçant la création d'une nouvelle
start-up, Sonus Pharmaceuticals, destinée à exploiter sa nouvelle
molécule de produit de contraste ultrasonore, une préparation de
microbulles gazeuses injectable par voie intraveineuse, brevetée
sous le nom d'EchoGen. Il avait besoin d'un chercheur pour coordonner
les protocoles indispensables à l'obtention de la reconnaissance
(approval) de la terrifiante FOOD AND DRUGS ADMINISTRATION. La
commercialisation en dépendait. Mon sang ne fit qu'un tour et je
proposai le poste à mon interne Jean-Michel Correas, qui avait accepté
que je le conduise jusqu'à la titularisation hospitalo-universitaire. Il
lui fallait un projet scientifique de plomb que je ne pouvais lui
assurer en France. Il y avait là une opportunité qui ne se
représenterait jamais plus et il le comprit non moins vite. J'envoyai ma
proposition par courrier express à Quay qui le recruta sur le champ. Il
partit pour une période de plus de deux ans en Californie d'abord puis à
Bothell. Il soutint sa thèse de sciences mémorable à Tours chez Léandre
Pourcelot. Actuellement MCU-PH à Necker, il finira un jour ou l'autre à
être consacré PU-PH, après plus de quinze ans de «galère» où nul ne lui
fit de cadeau, mais nanti de credentials quasiment uniques en France
sinon dans le Monde. 2. Il devenait clair que l'échographie était
une spécialisation exigeant à plus ou moins long terme une formation
infiniment plus extensive des praticiens, maintenant fragilisés par
l'opérateur-dépendance face à la connaissance anatomo-clinique d'une
région du corps humain accessible au faisceau d'ondes ultrasonores.
Restait à se positionner dans cette branche ingrate des produits de
contraste ultrasonographiques ! 3. ATL appartient depuis peu à
GEMS. Les innombrable compagnies indépendantes spécialisées du début de
l'échographie ont presque toutes été rachetées par les majors de
l'industrie de l'imagerie mondiale (principalement GEMS, Philips,
Siemens et Toshiba). 4. Le plan directeur de Necker favorisait
l'implantation de services en provenance d'autres hôpitaux de
l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. Le vieil hôpital Laennec étant
maintenant condamné, il fallait disperser ses services. Necker en
récupéra essentiellement et avec à-propos l'hépatologie de Pierre
Berthelot en 1993, implantée dans une partie du Carré. (...) Le service
de radiologie dut s'adapter à une demande d'examens supplémentaires,
donc d'ouvrir une troisième salle d'échographie et acquérir des
compétences nouvelles. (...) L'hépatologie est consommatrice de beaucoup
d'examens d'imagerie. Je chargeai Xavier Belin, puis Jean-Michel
Corréas, à son retour de Bothell, de la mission de coordonner ce
secteur, notamment l'échographie et la scanographie du foie et du
pancréas. Ils se chargèrent également de la réalisation des examens
vasculaires, à commencer par l'exploration des veines des systèmes porte
et cave inférieur. Le succès de mon équipe fut immédiat, total et
durable. |